Gendarme 14-18

Bonjour à tous,

Je me permets de vous faire un petit exposé en image, des différentes tenues de gendarme à pied (qui se différencie à l'époque du gendarme à cheval) pendant la première guerre mondiale, en province mais surtout au front.

Tout d'abord la tenue de service courant en province, utilisée par les gendarmes lors des missions de surveillances générales sur leurs communes.



Ensuite la tenue de maintient de l'ordre en province, puis de prévôt aux armées du déclenchement de la guerre jusqu'en 1915 et l'arrivée de l'équipement bleu horizon.
Il s'agit de la tenue de service courant, avec l'ajout des guêtres modèle 1887 pour protéger le bas du pantalon, l'utilisation du mousqueton Berthier modèle 1890 et donc, le port a la ceinture de la cartouchière ainsi que de la baïonnette.





En 1915, l'armée équipe ses soldats d'un nouvel uniforme en drap de laine bleu horizon. Les gendarmes de la prévôté s'équipent à leur tour de tenue de la même couleur. Certains font appel à des tailleurs civils pour réaliser leurs uniformes, d'autres utilisent les uniformes "toutes armes" et les rendent "gendarmique" en y apposant des boutons et pattes de col portant la grenade gendarmerie et en ajoutant un liseré blanc sur la culotte. Ils portent également soit des bandes molletières, soit comme ici des leggings en cuir.



Proche du front, les prévôts portent un casque Adrian mle 15 dont la grenade a été peinte en blanc, ainsi que le mousqueton Berthier avec cartouchière et baïonnette.




Je vous remercie

Ah oui magnifique prévôt !
Voila une photo que j’ai trouvé sur insta :
Un gendarme il me semble ? En 1918..

Cdt.

Effectivement il s'agit bien d'un gendarme à cheval (port de l'étui de revolver à droite) de la prévôté.

encore une fois l'excellence !!

petite question ou a tu trouvé les guêtrons cuir ( jambière) ? Nous avons une morphologie identique sur certains points, et je cherche ce type d'objet en vue de l’amélioration de la tenue de capitaine !

Merci Rémy.
Les guêtres (ou leggings) viennent du site heritage-militaire.com.
http://heritage-militaire.com/fr/cuirs/1852-guetre-en-cuir-taille-l-wwi-et-wwii-france.html
J'ai du faire reprendre les miennes par un cordonnier, car pour le coup, elles étaient beaucoup trop grandes !
Si tu prends contact avec la société tu pourras les faire directement sur mesure.
Attention aussi à avoir bien un côté gauche et un côté droit... Je parle en connaissance de cause !

Je viens de trouver une autre photo de prévôt plutôt intéressante ! On remarque le port de bandes molletières et d'une cartouchiere modèle 1888 de troupe, au lieu de la cartouchiere gendarmerie modèle 1889. Sûrement de l'équipement récupéré auprès de la troupe !

Jolie !
A noter aussi la vareuse mod 1915 modifiée parvient l’ajoue des poches de poitrines il me semble ou tailleur..
Mais qu’en est-il pour les galons ? Je ne vois pas les galons de gendarme sur tes tenues ou les photos.
Cdt.

Tu as tout à fait raison pour la vareuse modèle troupe et modifiée sûrement par un maître tailleur.
Pour ce qui est des grades, cette question est très intéressante ! C'est normal que l'on n'en voit pas sur certains gendarmes.
En effet, à cette époque, le gendarme "de base" ne portait aucun galon, car n'appartenant pas encore au corps des sous-officiers. On retrouve des chevrons de grade sur les tuniques à partir du grade de maréchal des logis (un chevrons) , puis brigadier (deux chevrons) et enfin brigadier-chef (trois chevrons).

C'est seulement le jeudi 21 février 1918, que Clémenceau, alors président du Conseil, accorde le statut de sous-officier à tous les gendarmes titulaires. Cette mesure ne coûte rien mais à un fort impact psychologique sur ces militaires. Elle vise à soutenir les prévôtaux, très éprouvés depuis le début de la guerre, et reconnaît que le pouvoir et le commandement penchent en leur faveur face au troupes, et qu’ils « auront ainsi plus d’autorité vis-à-vis des militaires des autres armes et des populations  » . Cette mesure annonce aussi des évolutions de la condition des gendarmes, et une amélioration des soldes : " En attendant que les améliorations nécessaires puissent être apportées à la situation matérielle des gendarmes, il est indispensable de rehausser dès maintenant leur prestige en consacrant, par un texte réglementaire, l’assimilation qui existe en fait entre les gendarmes et les sous-officiers".

Voilà pour l'explication !

D’accord je ne savais pas ! Très intéressant ! Ça répond à ma question !
Merci.
Cdt.

Merci pour l'info sur les guetres ! Parfait aussi sur les explications des grades de la prévôté, car en effet j'avais noté aussi cette absence.

Mais je me pose une question bête : dans ton explication, du commence au grade de Maréchal des logis, et tu arrives au grades de brigadier chef. cela va te paraître stupide, mais on est bien d'accord, que c'est dans le sens Brigadier, brigadier chef et Maréchal des logis ?

Autres questions, en dehors de l'uniforme : quelle est la place réelle et le champs d'action de la prévôté dans les champs de bataille, lieux de combats. La prévôté est elle susceptible d'être en premier ligne, dans les tranchées, et si oui pourquoi une telle place? dans le cas contraire et dans le système défensif des champs de bataille de l'armée française, le rayon d'action de la prévôté se situe a quelle niveau? Quand je parles de rayon d'action, je parle en fait de son positionnement sur le terrain , mais il se peut quand temps de guerre, la prévôté a eu peut être des actions supplémentaires sur le terrain que nous ne connaissons pas !

Pour les grades, il ne s'agit pas là de l'appellation de l'armée, et donc des grades des militaires du rang comme tu les décris, mais il s'agit bien des termes "gendarmiques" pour désigner les grades de sous-officiers. Donc le terme de brigadier correspond en fait au grade de sergent, et brigadier-chef à celui de sergent-chef.
C'est simplement une histoire d'appellation de grade propre à la gendarmerie, comme un Capitaine de vaisseau est en réalité un Colonel dans la Marine nationale.

Pour la deuxième partie concernant la place des prévôts, je vais essayer de faire court en reprenant en source Yann Galera, chargé de recherches au service historique de la gendarmerie nationale.
"La mobilisation en masse des troupes françaises en août 1914 élargit considérablement les compétences de la gendarmerie. Jusqu'à la fin du conflit, plus de 17 000 gendarmes font partie, par relèves successives, des formations dites prévôtales, avec un nombre maximal de 6 000 prévôts présents au front. Pour la bonne conduite du conflit, ce service prévôtal revêt des aspects traditionnels tels que la police des cantonnements, la répression du pillage, de l’espionnage et des menées défaitistes, la protection et l’évacuation des blessés, le contrôle des déplacements sur les axes de circulation de façon à prévenir les embouteillages. Mais ces prévôts – homologues de la Feldgendarmerie allemande ou de la Military Police anglaise – sont aussi chargés d’appliquer des règlements impopulaires aux soldats : surveillance des débits de boisson, garde des prisons prévôtales, instructions près des tribunaux militaires. De surcroît, la gendarmerie est chargée de faire rejoindre dans leur corps les sous-officiers et soldats à l’expiration de leurs congés et permissions, ainsi que de renseigner les chefs de corps sur les motifs expliquant leur retard à l’expiration de leurs autorisations. Elle a aussi dans ses attributions la police des localités occupées par les troupes en marche, la surveillance des isolés – qu’ils soient en marche ou laissés par les corps – et, à défaut de garnison dans la localité, la surveillance des chevaux dans l’impossibilité de continuer la route.
S’il fait partie de ces hommes du front, le prévôt reste pour le combattant, la figure qui incarne le plus l’arrière. Au carrefour entre un univers civil et un avant où il semble difficilement accepté, le gendarme est dans une situation ingrate. Bien que certains militaires de l’armée aient, à titre personnel, participé au combat, aucune unité combattante n’est constituée au sein de la gendarmerie. Ce faisant, il convient de rappeler que la gendarmerie nationale n’a pas démérité puisqu'elle compte deux généraux, 43 officiers, 834 gendarmes tués ou morts au front, 2 300 blessés et 4 800 citations ."

En conclusion, les prévôts sont rarement en première ligne, bien que certains ont eu des missions d'encadrement et ont mené des actions de combat avec la troupe, faute de gradés disponibles pour commander. On les retrouve principalement dans les lieux de garnison à l'arrière. La prévôté étant rattaché au QG des divisions, comme les services de santé ou le vaguemestre.
J'espère que ces informations pourront répondre à tes questions.

Parfaitement mon ami et je t'en remercie !

Je me permets de ressortir ce sujet pour corriger une grosse erreur que je fais, dans la dénomination des grades de sous-officiers de la gendarmerie à cette époque. 
Il y'a donc dans l'ordre :
Gendarme ( pas de chevron)
Brigadier (un chevron)
Maréchal des logis (deux chevrons)
Maréchal des logis chef (trois chevrons)

Mea-culpa Rémy tu avais presque pas tort 

Bonjour à tous, 
Reçu ce jour, une reproduction de képi bleu horizon de la Gendarmerie afin de compléter ma tenue de Maréchal des Logis de 1916.
Avec Prévôt nous serons dorénavant au moins 2 en uniformes de la Gendarmerie pour les cérémonies du 11 novembre 

très beau képi !