Bonjour à tous,
J'ouvre un nouveau poste sur le 2ème Régiment de Hussards de Tarbes, qui sera à l'origine de la formation de nombreux GRDI ou GRCA à la mobilisation.
Historique:En juin 1932, dans la cour d’honneur des Invalides, le 2e hussards reçoit des mains du général Weygand, vice-président du conseil supérieur de la Guerre, les étendards des unités dissoutes dont il a la garde. De 1932 à 1939, les étendards du 15e dragons, 6e et 10e hussards défilent en tête du régiment, derrière l’étendard du 2e hussards à l’occasion des prises d’armes de Tarbes.
Dans les années 1930, le 2e hussards est encore composé de quatre escadrons à cheval et d’un escadron hors rang. Chaque escadron de combat était à quatre pelotons et un peloton hors rang. Il y a dans l’escadron hors rang, outre les services particuliers à tous les corps de troupe :
un peloton de mitrailleuses hippomobiles à quatre groupes ;
un peloton d’engins hippomobiles (mortier de 81 mm et canons de 37 mm) ;
un peloton de transmission hippomobile ;
un peloton motocycliste sur side-car René Gillet ;
un peloton de mitrailleuses et d’engins portés sur camionnette ;
un peloton de trois autos blindées Laffly 50 AM (canon de 37 mm ou mitrailleuses).
Le 2e RH est en garnison à Tarbes en janvier 1939, quand il est requis pour appliquer le « plan de barrage » dans les Pyrénées-Orientales. Ce plan vise à empêcher les militaires de l’armée populaire de la République espagnole, vaincue par les rebelles franquistes, en pleine Retirada, de passer en France. L’interdiction d’entrer est levée du 5 au 9 février.
Seconde Guerre mondialeDe 1939 à 1942:
La nouvelle de la déclaration de guerre surprend le 2e régiment de hussards (caserné au quartier Larrey à Tarbes) alors qu’il est en manœuvre dans la région. Une décision ministérielle du 16 mai 1923 prévoyait l’éclatement de neuf régiments de cavalerie en cas de conflit, pour organiser des Groupes de reconnaissance de corps d'armée (GRCA) ou de groupes de reconnaissance de division d'infanterie (GRDI).
Le 2e régiment de hussards est au nombre de ces régiments (comme le 3e hussards de Strasbourg) : il est dissous dès le 2 septembre 1939 et donne naissance, avec ses noyaux actifs autour desquels se groupent les réservistes, aux sept corps suivants :
16e groupe de reconnaissance de corps d'armée (16e GRCA) commandé par le lieutenant-colonel Abrial, affecté au 18e Corps d’Armée.
23e Groupe de reconnaissance de division d’infanterie (23e GRDI), commandé par le chef d’escadrons Halna du Fretay et affecté à la 31e division d’infanterie alpine.
29e groupe de reconnaissance de division d’infanterie (29e GRDI), commandé par le chef d’escadrons de Rolland, formé à Saintes, et affecté à la 35e division d’infanterie.
39e groupe de reconnaissance de division d’infanterie (39e GRDI), commandé par le lieutenant-colonel de Fontanges jusqu’au 14 mai 1940, puis par le lieutenant-colonel Roman-Amat à partir du 2 juin 1940 et affecté à la 36e division d’infanterie.
71e groupe de reconnaissance de division d’infanterie (71e GRDI), commandé par le chef d’escadrons Massacrier, formé à Saintes, et affecté à la 1re division d’infanterie coloniale.
74e groupe de reconnaissance de division d’infanterie (74e GRDI), commandé par le lieutenant-colonel Roman-Amat, puis à partir du 17 décembre 1939, par le chef d’escadrons Carmejane-Vesc et affecté à la 4e Division d’infanterie coloniale.
Bien qu’il ne soit pas directement à l’origine de sa création, le 2e hussards contribue aussi à la mise sur pied du 80e groupe de reconnaissance de division d’infanterie (80e GRDI), commandé par le lieutenant-colonel de Lestapis, formé à Saintes et affecté à la 1re division d’infanterie marocaine.
Le 2e régiment de hussards est reformé dès le 9 août 1940, sous les ordres du colonel du Bois de la Calande (1940-1941). Le nouveau 2e hussards est réellement organisé le 1er septembre 1940, dans le cadre de l’Armée d’Armistice sur le type « régiment de réserve générale », pour un total de 31 officiers, 156 sous-officiers, 817 hussards et 1 210 chevaux.
Le 2e hussards occupe le quartier de Larrey à Tarbes jusqu’à la dissolution de l’armée d’armistice le 25 novembre 1942 après l’invasion par l’armée allemande de la « Zone libre ». À la suite de cette décision, le colonel Desazars de Montgailhard (1942), chef de corps, successeur depuis le 11 novembre 1942 du colonel Boutaud de Lavilléon (1941-1942), écrira son célèbre ordre du jour :
« Tarbes, le 7 décembre 1942,
A mes officiers,
Nous avons obéit aux ordres du Maréchal jusqu’au sacrifice le plus dur. La honte qui nous a été imposée ne saurait demeurer sur notre étendard. L’emprise de l’ennemi se resserre ; les possibilités pour nous de reprendre les armes sur le sol de France s’évanouissent. Demain, peut-être, je ne serais plus libre. Le Colonel du 2e Hussards ne se rend pas, même sur un ordre. Je me porte garant de l’honneur du Régiment et du vôtre. C’est à ce titre seul que je prends aujourd’hui la décision de passer en Afrique pour me battre. J’ai sollicité des ordres. Je n’en ai reçu aucun. Je demeure donc votre Colonel, et je vous donne l’ordre de servir chacun là où vous aurez le sentiment de faire le mieux. Ralliez à moi, là-bas pour les uns, ici pour les autres, le jour de la délivrance. Après les outrages qu’il nous a fait subir, l’Allemand demeure pour le moment l’ennemi qu’il faut vaincre. N’oubliez jamais de demeurer des soldats.
DESAZARS de MONTGAILHARD
Cette lettre sera conservée jusqu’à mon retour en France. »
De nombreux cadres du régiment rejoindront par la suite le Corps Franc Pommies.
Les tenuesNous voyons ici deux hussards de l'escadron motocycliste en manœuvre dans la campagne Tarbaise, quelques temps avant la mobilisation.
Le premier est principalement équipé avec des effets modèle 1935 comme le surtout en toile, porté au dessus de la vareuse toutes armes, et la salopette de toile. Il porte le casque mle 35/37 des troupes motorisées, un ceinturon avec cartouchière mle 16 contenant les munitions pour son mousqueton berthier m16.
Le deuxième porte des effets du modèle 1938, avec le paletot imperméabilisé avec doublure amovible de drap, et la salopette imperméabilisée. Il porte lui aussi un casque mle 35/37 avec lunette mle 35. Bien qu'équipé du nouveau fusil MAS 36, son ceinturon reste équipé avec les cartouchière mle 16.