Corps Franc Pommiès

Bonjour à tous,

Le Corps franc Pommiès (CFP) est un corps franc pyrénéen fondé le 17 novembre 1942 par André Pommiès. Il opère dans toute la région Sud-Ouest après le parrainage de l'O.R.A proposé le 17 février 1943, une offre de subordination territoriale acceptée par André Pommiès. D'un point de vue opérationnel, le Corps franc Pommiès relève directement du Bureau central de renseignements et d'action (B.C.R.A.) de Londres à partir de septembre 1943, avec lequel André Pommiès est en liaison directe par radio. En 1944, les effectifs du CFP s'élèvent à près de 9 000 hommes répartis sur tout le territoire du Sud-Ouest de la France.
Le CFP a participé à la libération de cette région, et ensuite a poursuivi les Allemands jusqu'en Alsace, puis est entré en Allemagne et a combattu de Spire à Stuttgart sous le nom de 49° R.I.
Il a été le premier régiment français en occupation à Berlin.

Pour plus d'information, je vous renvoie vers ce lien.

Tenue d'un chef de groupe du CFP dans les Vosges en novembre 1944. Son équipement est constitué d'effets américains et anglais mais aussi français (comme le casque mle 35 des troupes motorisées, typique du CFP). L'insigne représente une étoile noire portant les lettres CFP aux couleurs du drapeau national.

Superbe tenue pour une unité exceptionnelle:

" Le Corps Franc Pommiès est la plus exceptionnelle unité de la Résistance française" a dit Gabriel DELAUNAY chef régional des Mouvements Unis de la Résistance.
Son chef, André Pommiès, dés l'armistice de 1940, déclarait: "Nous nous battrons en FRANCE et nous ramènerons les allemands chez eux."
Un résistant dés 1940, ils n'étaient pas nombreux à l'époque c'est dire l'exceptionnel état d'esprit de cet homme hors du commun.

En tout cas magnifique tenue encore une fois...ça me donne des idées

Merci beaucoup à vous deux, belle coordination!

Superbe tenue, effectivement qui donne des idées.

Petite question, les hommes du CFP, etaient équipés a l américaine a partir de quelle date ? Beaucoup de grosses unites FFI FTP furent equipees largement avec les uniformes français de l armée d armistice, et anglais, ces derniers reçus par parachutage.

De Milleret, futur chef de la Brigade Carnot, est issu du cfp, avant de rejoindre les landes. Je recherche les motifs de sécession entre lui et le cfp.

Bravo les amis!

Effectivement, le CFP porte au début de la libération des uniformes français ainsi que du matériel issu des dépôts clandestins dissimulés dans toute la région, sous les consignes de Pommiès. Concernant l'équipement US, je n'ai pas encore l'information exacte, mais je pense qu'il est distribué lorsque le CFP rejoint l’armée du général de Lattre de Tassigny à Autun et prend part aux combats pour la libération de la ville, du 7 au 9 septembre 1944.

Le 24 septembre, les combattants du Corps Franc Pommiès entrent dans le dispositif de la 1ère Armée. Devenus soldats de l’armée régulière, ils participent à la campagne des Vosges puis d’Alsace et finiront en Allemagne.

Admin a écrit:

Merci beaucoup à vous deux, belle coordination!
De Milleret, futur chef de la Brigade Carnot, est issu du cfp, avant de rejoindre les landes. Je recherche les motifs de sécession entre lui et le cfp.

De mémoire, il s'agit de l'épisode tragique du village de PORTET (64) en 1944 où De Milleret n'a pas respecté les ordres de Pommiès concernant la prise de ce village et son action a 'entrainé' les représailles des troupes allemandes. Mais pour te donner le déroulement exact de cette 'sécession' il faut que je consulte l'ouvrage écrit par le fils de Pommiès qui retrace cet évènement.

Source "Le corps franc Pommiès une armée dans la résistance" Jean-André Pommiès.

LES JOURS NOIRS – LE COMBAT DE PORTET ( 3 JUILLET 1944)

«  Du 23 juin au 13 août, le CFP connaît la période certainement la plus difficile de son existence, et souffre particulièrement face à la réaction allemande. […] Ordre est donné aux unités du CFP d'éviter tout affrontement direct et de ne pas stationner plus de trois jours dans le même lieu. […]
Depuis le 24 et 25 juin, stationne en plein village de Portet une unité de la brigade Carnot forte de 180 à 200 hommes. Il y'a là son chef, Jean de Milleret, son EM et la section de commandement, la section D de Robert Vaxelaire, la section d'Emile Dupuy, la compagnie Maulvaux et la section auto.
Le 30 juin, Pommiès et l'un de ses officiers se présentent au PC de Milleret/Carnot. Ils se rendent avec se dernier à la réunion organisée au château de Diusse, au cours de laquelle de Milleret est nommé chef des FFI des Landes et des Basses-Pyrénées de la zone nord.
Le lendemain, après avoir inspecté d'autres unités du secteur, Pommiès donne l'ordre à de Milleret de quitter Portet et de disséminer ses troupes. Celui-ci enfreint en effet les ordres formels donnés à tous les responsables du CFP de ne pas stationner dans les bourgades afin de ne pas exposer les populations civiles aux représailles, de ne pas constituer des regroupements trop important et de na pas demeurer plus de trois jours au même lieu afin de ne pas être repérés. L'ordre donné par Pommiès est renouvelé le 2 juillet par de Rougemont, venu inspecter la brigade. Déjà à deux reprises, de Milleret avait été informé de la menace d'une importante intervention allemande sur Portet, et deux de ses plus proches collaborateurs, Meininger et Pécastaing, l'avaient pressé de quitter les lieux. En vain. Devant les diverses sollicitations, Carnot aurait jeté ces mots, selon certain témoins : « Je n'ai d'ordre à recevoir de personne ! » Ce n'est que le 2 juillet au soir qu'il donne l'ordre des préparatifs de départ pour le lendemain. »

S'en suivra l'attaque du village par les allemands le 3 Juillet à 7 heures du matin. On compte plus de 2000 hommes coté allemands et 500 ou 600 en réserve, contre 180 à 200 hommes.
Bilan : nombreuses exactions sur la population civile par les allemands, 6 Portésiens tués ainsi que 10 hommes du CFP (cinq d'entre eux, blessés, ont été achevés, et deux enterrés vifs), 44 maquisards ont été faits prisonniers et conduits dans les prisons de la caserne Bernadotte de Pau, d'où ils seront extraits le 6 juillet pour être fusillés au Pont-Long, au nord de Pau, et jetés dans des fosses communes, certains encore vivants.
15 allemands seront tués par l'explosion d'un hangar à foin sous lequel avait été camouflé tout le stock de plastic de l'unité.


LA BRIGADE CARNOT DEVIENT LA BRIGADE MEDOC.

" Les landes étant libérées, la brigade Carnot peut donc , comme le lui demande le général Moraglia, avec l'accord de Pommiès, marcher sur Bordeaux.[...]
Le 29 août, le colonel Adeline, commandant des troupes FFI, charge de Milleret de bloquer les Allemands de la ponte de Grave avec sa brigade, augmentée des éléments cités précédemment, de ceux du capitaine Bayard et d'une partie de la colonne Druilhe. La brigade Carnot devient la brigade du Médoc et, très sensiblement renforcée, passe sous les ordres du général de Larminat, échappant donc au commandement de Pommiès, même si par un message du 12 novembre 1944, de Milleret se réclame encore de son appartenance au CFP. Elle combattra admirablement jusqu'au 20 avril 1945, date à laquelle elle recevra la capitulation des 3000 hommes de la garnison allemande."

Merci mon ami, d'avoir développé ce sujet, que je connais très peu je t'avoue, du moins dans ce detail.

Je vais tenter de contacter le fils de De Milleret pour avoir aussi sa version. J'avoue que c'est assez typique de l'Homme, et je pense que c'est pour cela qui stagna au grades de Colonel.

merci.

Bonjour,
très bon sujet, travaillant en EHPAD j'ai la chance de cottoyer actuellement un ancien du Corps Franc Pommiès.
Jean est entré dans la résistance à 17 ans, il a participé à la libération de Mauléon, a fait les Vosges où il a dû être hospitalisé pour engelures aux orteils, Stutgart...
Il m'a parlé un petit de ses faits d'arme même si certains passages restent difficiles à évoquer (notemment sur Mauléon où il a dû abattre à bout portant un allemand suite à la fusillade de ses amis)

C'est le plus petit sur la photo

Merci pour ce témoignage et ces photos. Effectivement, les Vosges ont été redoutables pour les hommes du sud-ouest.

Excellent ce témoignage ! c'est ça le Mémorial, rencontrer nos anciens, parler avec eux de ces moments terribles de leurs jeunesses. Ce sont leurs petites histoires, qui font la grande.

Sans leur abnégation, ni le CFP, ni la Brigade Carnot n'auraient vu le jour, dans les fins fonds des landes, du lot et Garonne, de Dordogne des Pyrénées Atlantiques et des Hautes Pyrénées.

Merci a vous les amis, de nous les avoir fait découvrir !

Voici deux photographies de mon arrière grand-père combattant du Corps Franc Pommiès

superbe mon ami !

Merci pour ce partage !

Sur la photo un ancien du CFP de Pau qui à fini le conflit à Stuttgart.
Il  a passé 2 mois dans la poche de colmar avant d'être retiré du front pour pied geler. Ils dormaient dehors. Ils ont trouvé une maison avec cheminé et erreur ils ont retiré les chaussures. Les pieds ayant gonflé impossible de les remettre. par chance une ambulance passé par là et ils ont grimpé dedans direction un hôpital de campagne dans une école à Vesoul où il passe quelques jours le temps de guérir.
Il n'a pas fait beaucoup de jeep car ils étaient surtout entassé en section dans les camions. Il était tireur au FM BAR
En anecdote sur la poche de colmar qu'il a raconté, ce sont les marocains etc qu'on envoyé en premier et eux après...

J'ai oublié son nom c'est alex de pau qui le connait.  Nous sommes allés le chercher en jeep à la maison de retraite où il est. Sa mémoire est encore bonne pour son âge.

superbe. La poche de Colmar, va concentré une grande partie des FFI- FTP enrégimentés, et d'ailleurs au détriment parfois des effectifs nécessaires à la résorbation des poches de l'Atlantique.
Mr Dumonteil,Membre d'Honneur du Mémorial, engagé volontaire, va être incorporé au sein du 4 ième Zouave. Apres avoir stationnés pres de la Poche de Royan, il va être transféré vers Paris puis Colmar, puis renvoyé vers Royan et La Rochelle. De nouveau départ sur St Germain en Laye, l'Allemagne, retour au camp pres de Draguignan ( Sud) , et démobilisé en juillet 45 à l'Hopital Robert Piqué.

Dans la bataille de Colmar, la Première Armée française a engagé près de 300 000 hommes dont 125 000 américains. Cette bataille a coûté la vie à 2 137 combattants, dont 1 595 français, et fait 11 253 blessés, dont 8 583 français. Il faut y ajouter 7 115 hospitalisés, dont 3 887 français, pour accidents, gelures, problèmes sanitaires divers. Les pertes ennemies sont estimées deux à trois fois plus nombreuses et 20 000 prisonniers furent faits. La 19ème Armée allemande fut, pratiquement, anéantie. Cette battaille, reste tres ancré dans la Mémoire des anciens et la plus douloureuse de toutes

Merci pour ce témoignage.

Afin de compléter ce sujet, Jean PLANO m'a donné ce livret. Les noms soulignés sont ceux de ces frêres d'armes mort au combat.

L'un de ces amis M. BAYONNE s'est pris une rafale a bout portant dans le torse et dans le visage lors d'un assaut. Il a reussit à rejoindre ses compagnon la machoire pendante, entièrement défoncée mais hélàs ce dernier est décédé de suite de ses blessures.

Désolé, quand j'ai hébergé les photos elle se sont mises de travers

Merci Alex pour le partage de ce document qui, je pense, sera bien conservé, et permettra de transmettre la mémoire de cette unité prestigieuse du Sud-Ouest.

merci effectivement pour ce partage et ce document ô combien important.

Je note deux choses sur ce document qui m'interpellent :

les morts dans la clandestinité :

De Milleret sergent chef mort le 3 07 44 a Portet . Je pense que c'est l'un des fils ou neuveu du Colonel de Milleret. Je vais faire des recherches

Lacaze tué dans le Gers : il se peut que ce fût quelqu'un de ma famille. Même si le nom de Lacaze est répandu, je sais qu'une branche de ma famille ( issue du secteur d'Ychoux ) a essaimé dans le Gers !

De même page 17, le Charles Labat tué le 3 juillet a Portet , me dit quelque chose. je vais cherché !

Document très intéressant à conserver.
Si tu as dans tes recherches l'occasion de regarder pour moi pour LAFITTE Jean, tué lors de combats à Aire sur l'Adour le 12 juin 1944 ( page 16). Il se peut qu'il soit de la famille de ma mère. Son père est originaire de Saint Justin (Landes)né en 1934 au nom de Robert LAFITTE donc peut être un oncle ou quelque chose dans le genre.

C'était en janvier 1945 dans le secteur de Kruth et d'Oderen. Sur le noir et blanc des Vosges méridionales, une patrouille du Corps Franc Pommies grimpe les pentes du Gommkopf.



Le chasseur de tête aperçois des mouvements au bout du chemin, et prévient son chef de groupe.



C'est bien une patrouille ennemi. Nos chasseurs ne comptent pas les laisser repartir.





L'ennemi rebrousse chemin, mais la vigilance reste de mise sur cette piste des Vosges.

Magnifique

superbe les amis, ils ont même la neige avec !